Parole ouvriere
La prise de parole è una tappa fondamentale del processo di emancipazione e politicizzazione del movimento operaio tra 1830 e 1848.Charle Gille:
La Plume et le marteau, 1839
Air: A quat’ pour un sou les anglais
Au joug trop pesant de farouches guerriers,
Cherchant un prompt mais sur remède,
Les fils de l’école et les fiers armuriers
Des villes et cités de Tolède
Se rassemblèrent un matin,
Bien résolus à changer leur destin.
Portant écrit sur leur drapeau,
Honneur à la plume, au marteau
Fils aîné du temps lorsqu’un jour le progrès
S’en vint pour éclairer la terre,
Du maître (dit-il) j’ai surpris les secrets.
Ils vont finir votre misère
Du but où tend le genre humain.
Voilà qui doit aplanir le chemin.
Il apportait sous son manteau
Une plume avec un marteau.
[…]
Tocsin des grands jours, vibre, annonce aux palais
L’heure de notre délivrance.
Depuis trop longtemps les maîtres, les valets
Insultent à notre souffrance
C’est assez ployer les genoux.
Levons-nous donc ! leur impuissant courroux
S’émoussera sur le faisceau,
Fait de la plume et du marteau.
Artigiani, operai e semplici lavoratori iniziano ad alfabetizzarsi, sentono il bisogno di scrivere e farsi comprendere dalle altre classi sociali.
Car cette parole refuse d’être seulement la plainte attristée ou le cri sauvage de la misère. Les ouvriers ne parlent pas d’abord pour gémir ou menacer, ils parlent pour être compris. S’ils peuvent avec force au lendemain de 1830 nommer leur identité et affirmer leurs exigences, c’est sans doute parce que les journées de Juillet ont montré que c’est eux qui, en dernière instance, faisaient et défaisaient les rois. […] Mais aussi ils parlent pour être reconnus comme autre chose que la force du nombre et la vigueur des bras, manieurs d’outils ou de fusil : pour montrer que les ouvriers peuvent dire ce que est juste et raisonnable, qu’il faut leur faire place non parce qu’ils sont les plus fortes, mais parce que cette place est conforme à l’ordre de la justice et de l’histoire. Non pas cri des bas-fonds souffrants de la société, mais voix d’une intelligence que est celle du principe nouveau du monde: travail (Rancière, Faure, La parole ouvrière, 10-11).
Gille aveva frequentato le scuole dai 6 ai 12 anni, mentre le père Magu solamente per tre inverni. Ponty era entrato in fabbrica a 9 anni, e aveva imparato a leggere grazie a un erborista. Lebroton era stato istruito da suo padre attraverso la lettura della Bibbia. Vinçard all’interno di Mémoires épisodiques ricorda di aver imparato a leggere grazie a sua madre, la quale però dice: «Je lui ai enseigné ce que je ne savais pas moi-même». Durant frequentò la scuola per anno e mezzo, mentre Louis Pélabon solo per un anno.
La plupart des écrivains ouvriers avaient donc très mal fréquenté l’école. […] lorsqu’on parcourt les notes biographiques qui ont pu, ça et là, être consacrées aux ouvriers écrivains, on est impressionné par l’ardent désir d’apprendre, la soif de savoir, de connaître, de tous ces hommes d’élite, de ces vaillants, comme les appelle Eugène Baillet (Maintenant – 1848 : Le Climat, les Faits, les Hommes, 246-47).
H. Schneider, La république clandestine (1840-1856), 43-44.