Goguette

C’est dans le courant de 1817 qu’on vit apparaître les premières goguettes […] Comme au temps des mazarinades, le peuple se consolait et se vengeait en chantant. Durant les premiers jours, ce fut dans l’ombre et à l’écart, le plus loin possible de messieurs de la police, que l’on chanta; mais peu à peu le besoin de se réunir se fit sentir plus vivement: on essaya quelques petits festins à la barrière. Les souvenirs de la société du Caveau tourmentaient d’ailleurs les chansonniers du peuple, les épicuriens en veste et en blouse, et le goguettes furent organisées. Dès l’année 1818 le nombre de ces réunions était incalculable.
C’étaient […] des ouvriers, pauvres braves gens que l’on dit si turbulents, si barbares encore. Ils avaient achevé leur pénible journée, et ils s’en étaient venus chanter à la goguette pour se reposer un peu. Ils buvaient en chantant, et l’ordre le plus riant régnait parmi eux. C’étaient des hommes en blouse, en vestes, aux mains dures, aux visages noircis par le travail et la sueur, c’était la richesse et la force de Paris, les bras qui construisent, pétrissent le pain, travaillent l’or et la soie, bâtissent les églises, et qui, un jour de soleil, renversent les croix et font des révolutions (Les Française peints par eux-mêmes, 317).

Nel Grand Dictionnaire Universel du XIX siècle di Pierre Larousse, alla voce goguette si legge: «Belle humour, disposition à rire; pointe de vin: Etre en GOGUETTE. Se mettre en GOGUETTE. Festin où règne la liberté: Faire une GOGUETTE. […] Nom que le peuple de Paris donne à des société chantante qui tiennent leurs séance dans des cabarets».