Le salaire
Charles Gille:
Le Salaire
Marchons, enfants, Dieu protège les braves,
Nos bras trois fois ont chassé les Tarquins,
Nous délierons les trop faibles entraves
Que nous forgeaient de faux républicains.
Brisons ces nains que le pouvoir enivre,
De l’avenir ils barrent le chemin,
Nous obtiendrons un droit, le droit de vivre,
Ou nous mourrons les armes à la main.
Salaire (3 fois)
C’est la voix, tocsin des faubourg,
Colère, (3 fois)
Apprête tes tambours,
Plan, (4 fois)
Qu’il tremble, le monde élégant,
Plan (4 fois)
Dieu de son souffle aime l’ouragan,
Plan. (4 fois)
[…]
Bourgeois armés que contre nous on lance,
Ah! refrénez votre courroux brutal,
De la justice apportant la balance,
Pesez nos bras aux taux du capital.
Des chiens titrés enhardis à nous mordre
Vous connaîtrez trop tard la nullité,
Ralliez-vous à la cause de l’ordre,
L’ordre de Dieu, c’est la fraternité.
Salaire etc.
Représentants, ah ! daignez mieux comprendre
Votre mandat si puissant et si beau.
Le bien se fait dès qu’on veut l’entreprendre,
La vérité n’eut jamais qu’un flambeau.
[…]
Per quanto riguarda l’atteggiamento dei rappresentanti del popolo durante il periodo tra febbraio e giugno 1848 rimando alle riflessioni di Proudhon e a questa canzone di Gustave Leroy:
Les Députés de 1848
Petit acteur, je redescends en scène,
Toujours drapé dans mon manteau de gueux;
Je ne suis rien… qu’un simple Diogène,
Mais toujours prêt, fort, convaincu, fougueux,
N’exigeant rien, nulle forfanterie
N’a mesuré la terre pour mes pas.
Le peuple est tout, c’est pourquoi je vous crie :
Députés, ne l’oubliez pas.
On peut fort bien être très honnête homme,
Sans cependant être bon député.
Il faut enfin que celui sache la sainteté;
Il ne faut plus qu’il vote, homme futile,
Sans le savoir, pour Jésus ou Judas:
Le sang versé le fut pour être utile,
Députés, ne l’oubliez pas.
Je ne suis pas un ardent communiste,
Je ne veux point ce qui n’est pas à moi;
Je fais la guerre au gros capitaliste
Qui, sur nos bras, spécule sans émoi.
Par le travail donnez-nous la richesse
Qu’un monceau d’or vaille moins qu’un compas:
Nous sommes las d’engraisser la paresse,
Députés, ne l’oubliez pas.
N’accordez rien aux folles impostures
Des députés de notre ex-royauté,
Dieu ne fit pas de mauvaises natures,
L’homme a mal fait notre société,
Si vous mentiez, logiciennes recrues,
Le sang versé deviendrait un verglas.
Le République est née aux coins des rues!
Députés, n’oubliez pas.
Que la vertu soit le pain de votre âme;
Soyez moraux pour nous moraliser,
Rétribuez le travail à la femme
Qui, pour du pain, ose vendre un baiser;
Lors, travaillant, courageuse ouvrière,
Baisant l’enfant qui lui tendra les bras,
Elle dira fièrement: Je suis mère!
Députés, n’oubliez pas.
A l’œuvre donc, et sortez de la boue
Le monument de notre liberté.
Ne craignez pas qu’un partisan vous cloue
Au pilori de l’Immortalité.
A son pats, on doit offrir sa vie,
Cromwell n’est plus! Place aux Léonidas!
Heureux celui qui meurt pour la Patrie!
Députés, ne l’oubliez pas
H. Schneider, La république clandestine (1840-1856), 258-59.
Maintenant – 1848 : Le Climat, les Faits, les Hommes, 465-66.