Tariffe

Les différences signées pouvaient certes être accidentelles. Mais fondamentalement, elles ressortaient à l’hétérogénéité des structures industrielles, à la diversité de leurs niveaux de développement, situation essentielle au dynamisme du monde ouvrier parisien, que la revendication dite de «l’égalité salariale» reflète bien, en réaction. En effet, l’interprétation ouvrière de l’organisation du travail, en divergence avec la conception socialiste, se présentait comme une réaction à cette hétérogénéité dans les structures, à l’anarchie qui en découlait ; elle se fondait sur l’expérience corporative du tarif. «La difficulté de l’organisation du travail est grande, sans doute. Cependant, il existe un moyen de sortir de ce labyrinthe; il est connu et ses résultats le sont également. Je veux parler d’un tarif.» et un mot, tout ce qui est ouvrage doit être tarifé par le metteur en œuvre et le travailleur, afin d’abolir l’exploitation de l’homme par l’homme.» (Représentant de Peuple, 9 juin, lettre d’un ouvrier.) La popularité de ce point de vue n’échappait point à l’économiste Blanqui quand il dénonçait – avant de s’en prendre au socialisme – « la première et la plus grande des erreurs qui ont égaré les classes ouvriers » en 1848 : celle de « croire que les salaires des travailleurs pouvaient être établis par des tarifs officiels et uniformes sans tenir compte de la variété infinie des aptitudes, de la valeur du travail lui-même de l’état du marché. » […] A la demande : « Combien voulez-vous gagner ? » l’ouvrier répondait ordinairement : « La journée », sans vouloir en spécifier le montant. « Cela ne signifie rien », se récriait alors le patron affectant de ne pas comprendre qu’il s’agissait du taux moyen d’une journée de travail au prix d’usage (Les ouvriers de Paris, 74-75).

La risposta data dal lavoratore rivela la distanza tra la mentalità del padrone e quella dell’operaio.