«Ce qu’est fondamentalement la garde populaire, c’est un «espace», l’espace de voisinage où se posent, où sont posés par les participants tous les problèmes de ces jours brûlants. Le petit groupe local rassemblé de gardes nationaux, en armes ou non, et de ceux qui les suivent est lieu de décision, de choix collectifs. […] «j’ai fait comme ceux de mon quartier» ; «si je me suis trouvé mêlé à une barricade, c’est que j’ai vu travailler plus de soixante voisins qui faisaient partie de ma compagnie et parmi lesquels se trouvaient les trois sergents, et je me suis mêlé à eux». […] «il fallait la garder pour sauvegarder le quartier». […] On voit déjà cependant qu’intervient, décisif, le rôle du voisinage. Bien entendu encore, certains choix peuvent ne relever que d’une décision purement individuelle, notamment en cas de refus de participation aux combats […]».[Clavier, Hincker e Rougerie 2002, 130].