Storicamente. Laboratorio di storia

Dibattiti

La société de la connaissance et ses méfaits. Hier et aujourd’hui, chez les bénéficiaires des aides en Afrique

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Il rapporto scientifico tra Adrien Ntabona e il Gruppo di Ricerca di Etnografia del pensiero dell'Università di Bologna

Pour permettre une renaissance culturelle authentique et fructueuse, il faut d'abord bien connaître le terrain actuel dans lequel la semence de l’interculturation doit être jetée. D'où l'importance d'observer le passé colonial qui a tant marqué les peuples africains, souvent même malgré eux. Et, de cette façon, la réflexion sera menée en passant par les étapes suivantes:

  • 1. Le phénomène de l'acculturation par substitution, produit de la «Société de la Connaissance»
  • 1.1 Scolarisation consistant dans une émigration culturelle
  • 1.2 Embrigadement, sur le modèle du mythe du «Je connais»; et perte de l’ancrage chez soi
  • 2. Conséquences de ce phénomène
  • 2.1 Une vacuisation anthropologique
  • 2.2 Vide que l'indépendance n'a pas pu combler.
  • 3. La situation actuelle à l’ère des ONGs.

1. Le phénomène de l'acculturation par substitution, produit de la «Société de la Connaissance»

Tel que j’ai observé les données, l’acculturation est une mauvaise rencontre d’une culture dominante et une culture dominée, qui entraîne, du côté de la culture dominée, une désadaptation, un changement brusque et global d'habitudes et de milieux. C'est le cas des migrants qui perdent leur ambiance traditionnelle ; des nouveaux riches qui changent brutalement de milieu social, tout en gardant la mentalité d'un autre milieu ; c'est surtout le cas des pays hier colonisés, qui ont perdu leurs valeurs culturelles sans en obtenir de nouvelles, correspondant aux exigences de leur identité. Ce phénomène s'accompagne souvent de déséquilibres psychologiques et sociaux, pouvant conduire à la délinquance non seulement juvénile, mais aussi sénile, à une non-intégration sociale des individus; et même à la perte du sens du réel.

En Afrique, c’est ce phénomène qui s’est produit, à cause du mythe du «Je connais». L'acculturation par substitution est ainsi passée par deux voies principalement la scolarisation consistant dans une émigration culturelle et l’embrigadement sur le modèle issu du mythe du «Je connais».

1.1. Scolarisation consistant dans une émigration culturelle

A l’époque coloniale, l’entrée à l’école signifiait le passage d’un monde à un autre. L'éducation favorisait une émigration et une passivité culturelles sans nulle autre pareille. L'élève n'avait qu'à absorber ce que lui donnait le mythe du «Je connais». Sa créativité ne pouvait évidemment pas y gagner, étant donné qu'il devait se transposer dans un monde, tout autre que le sien. Un auteur Nigérian, Chinua Achebe a bien analysé ce phénomène dans son livre intitulé en anglais : «Things fall apart»; et traduit en français par le titre: «Le monde s’effondre». Oui, le monde s’est effondré en Afrique.

Et, finalement, l’africain moyen s’est habitué à se modeler à l'image et ressemblance de ses maîtres issus de la «Société de la Connaissance». Il a reçu pour ainsi dire un coeur nouveau et une âme nouvelle. Ilest devenu étranger à son milieu. Il n'y est plus que de corps. Son coeur est ailleurs. Il risque vraiment de devenir un homme de paille dont le dedans repose sur une vacuité anthropologique. Telle est la psychologie du colonisé. C’est comme si la «Société de la Connaissance» lui avait arraché le centre de gravité pour l’emporter chez elle. A la longue et à l’usage, il a fini par porter un regard de colon sur sa propre culture; et de se refuser même à la connaître. Un peu comme ce «parvenu» arrogant, qui s'informait sur la patate douce, en feignant d'ignorer totalement cette plante, si commune en Afrique.

Cette perte du centre de gravité chez soi a eu évidemment comme conséquence le fait que la «Société de la Connaissance» fait perdre aujourd’hui la flamme aux bénéficiaires d’aides. Ceux-ci nagent depuis longtemps dans un vide béant. Aujourd’hui, ils ne peuvent que suivre immanquablement et irrésistiblement la «Société de la Connaissance» comme il en est du petit chien que le propriétaire a apprivoisé en grillant une taupe; en la traînant derrière lui; et en entraînant le petit chien à le suivre par l'odeur de la viande alléchée. Et, bien vite, le petit chien a associé la viande à son maître. Et il s'habituera rapidement à le suivre, même si celui-ci n'a pas de viande à lui offrir. C'est l'expérience de Pavlov que le monde entier avait réalisé chez soi sous une forme ou sous une autre. La force du Savant Russe, c’est le fait de l’avoir théorisée et diffusée.

Tel a été le sort de la jeunesse scolarisée à l'époque coloniale; et de celle qui a marché sur ses pas, même bien plus tard, jusqu’à nos jours. Il n'est pas nécessaire de s'y attarder. Petit à petit, l'homme a fini par se convaincre qu'il n'a pas son centre de gravité en lui; que sa flamme l'a quitté, qu’elle est ailleurs; qu’il est convié à porter un regard de colon sur sa propre culture, devenue opaque pour lui à cause de cela. C'est là notre malaise en Afrique. Or, on ne peut pas servir un milieu dont on n'estime pas les valeurs, pour la bonne raison qu'on ne les a jamais explorées du dedans. Et alors pour certains, il n’y a qu’à passer de l’émigration mentale à l’émigration physique! Voyons maintenant ce qu’il en a été de la mobilisation vers le modèle fourni par la «Société de la Connaissance».

1.2. Embrigadement de la population sur le modèle issu du mythe du «je connais»

Ce processus de dépersonnalisation s'étendit au-delà de l’école: sur toutes les couches de la population colonisée. Les paysans la subirent, dans beaucoup de Pays Africains, à travers les travaux collectifs non concertés. Les africains étaient habitués à des travaux en commun, à des coopératives spontanées, toujours dans un climat de solidarité. Et cela intégrait leur personnalité et leur psychologie sociale. Ils savaient pourquoi ils travaillaient; et se solidarisaient ainsi avec leurs tâches et avec leurs collaborateurs : condition "sine qua non" pour toute intégration!

Mais quand vint le système des travaux commandés par la «Société de la Connaissance», on ne se préoccupa pas suffisamment de dire à la population pourquoi et pour qui elle travaillait. Il n’y avait donc que de l'obéissance motivée, tout simplement par la peur.Il fallait accomplir des prescriptions sans participer du dedans. Soumission prudente, telle était la loi d'or. L'agent colonial, représentant la «Société de la Connaissance» avait déjà démontré sa supériorité et sa puissance. Si l'on ne l'aimait pas, si du fond du coeur on désapprouvait beaucoup de ses qualités, au moins on devait le craindre dans le sens du conquérant de l’Antiquité, César. Celui-ci a laissé à la postérité le principe fondateur du machiavélisme: «si on ne m’aime pas, pourvu qu’on me craigne» (Dummetuant). Or, c’est tout ce qu’il faut pour faire tarir l’imagination.

Effectivement, dès que le processus de dépersonnalisation se radicalisa, l’inspiration des peuples colonisés a tari. L’éternel demandeur ne sentait plus l'enthousiasme de motiver son action; de galvaniser ses énergies, de mobiliser les forces vives de sa pensée; et d'utiliser les ressources de son imagination. L'issue était grave. L'acculturé regarda avec un oeil désabusé le milieu qui assurait sa cohésion. Il était, par là, habité par des forces centrifuges.

Le travail devenait vil, puisqu'il n'était plus motivé. L'homme accomplissait des tâches qu’il n’aimait pas avait vraiment subi une réification dont il ne prenait peut-être pas conscience. C'était le début du sous-développement le plus radical, car les dépersonnalisés vivaient littéralement une aventure qui n'était pas la leur. Ils étaient manipulés et confrontés à des solutions qu'ils ne comprenaient pas. Ils en devinrent tellement défaitistes qu'ils ne cherchaient plus à comprendre.
Dans cette renonciation à toute conquête, la confiance en soi devenait ainsi un leurre. Adieu le désir de creuser et de créer.

2. Conséquences de ce phénomène: la vacuisation des esprits

2.1 Une vacuisation anthropologique

Ce lent processus de dislocation culturelle causa d'abord une inertie. Le génie créateur avait tari, les chants populaires perdirent de leur inspiration. Une certaine paralysie envahissait la société; chez les déportés culturels, un vide culturel se creusait. Vieillesse qui ne savait plus sur quel pied danser, jeunesse qui courait à l'aventure, pourvu qu'elle puisse s'évader de son milieu qu'elle ne comprenait plus! Sur tous les plans, on sentait une dissociation, une désintégration, un divorce entre les éléments. Que ce soit le paysan résigné, que ce soit l’apprenti intellectuel aux abois, chacun vivait le malaise. Tel est l’effet africain du mythe occidental du «je connais».

Ce drame, chaque intellectuel africain digne de ce nom l'a senti et le sent encore, mais il ne sait par où commencer pour dénouer la crise. Il a été éduqué dans une ignorance calculée de ses valeurs; et, progressivement, tout lui est devenu opaque dans son milieu. Son esprit s'est longtemps mû dans un brouillard dont certains ont fini par prendre conscience, surtout quand le mouvement de l'indépendance a remis en question le concept d'assimilation, d'intégration culturelle à la métropole. Mais le fait de traduire en action cet élan. C’est autre chose.

L'intellectuel africain s'est alors rendu compte qu'il ne pouvait pas indéfiniment se solidariser avec la «Société de la Connaissance». Il savait que certaines idées, il les avait avalées par la force des choses. Certains ont même voulu décoloniser leur intelligence, car la colonisation la plus efficace est celle de l'esprit; celle qui finit par modifier même le comportement du psychisme de base. Ils ont pris alors conscience que la décolonisation ne consiste pas seulement à se libérer de la présence coloniale, mais qu'elle doit nécessairement se compléter par la libération totale de l'esprit du colonisé, c'est-à-dire de toutes les mauvaises conséquences morales, intellectuelles et culturelles du régime colonial. Mais, en même temps, les mêmes intellectuels plaintifs sont devenus défaitistes, quant à leur propre capacité de création dans le domaine anthropologique.

D'une part, la colonisation et l'infériorisation qui en est la conséquence les ont marqué malgré eux : ils ont perdu confiance dans le rôle historique de leur milieu. Ils n’ont plus envie de se gargariser d’utopies. D'autre part, ils ignorent les valeurs dont leur milieu est porteur; et dont ils vivent toujours, même s'ils n'en prennent pas conscience; même s'ils ne le conceptualisent pas. Ils ne savent pas, par conséquent de quel système de référence s’inspirer pour motiver leur action. Ils nagent dans un vide culturel béant: une vacuité anthropologique béante ; et subissent, une crise axiologique généralisée. Que font-ils ? Ils cherchent alors à s'assurer au moins de l'immédiat. Et, pour cela ils se mettent à l'affût des modèles de la «Société de la Connaissance». Ils en importent telles quelles des institutions, sans se rendre compte qu’elles sont inadaptées à leur milieu. Ils se préoccupent très peu du fait que ces institutions sont le fruit naturel de l'histoire, de la géographie et de la culture d'un autre monde. Peu importe! Pourvu qu’ils comblent leur vide dans l'immédiat en recourant, de préférence, à la «Société de la Connaissance».

2.2 Vide que l'indépendance n'a pas pu combler

On pouvait s'attendre à ce que l'indépendance amorce une solution à ce vide; qu'un mouvement culturel fasse suite et approfondisse cette revendication de respect. Quelques tentatives furent réalisées, mais la conscience assimilée ne savait par où commencer. La recherche de survie dans l'immédiat a pris le dessus et a mobilisé toutes les forces intellectuelles. C'est à comprendre. On a souvent parlé de la lutte contre l'impérialisme, mais on n'arrivait pas au bout de la question, car l'impérialisme le plus efficace est celui qui pèse sur la conscience.

Heureusement, quelques intellectuels prennent conscience de cette aliénation. C'est un fait. Ils savent bien qu'il ne suffit pas d’avoir un diplôme universitaire pour réaliser un progrès quelconque en Afrique. Ils voient que, souvent, le peuple défie planificateurs, bureaucrates et techniciens. Réellement, ils prennent conscience qu'il faut intégrer les connaissances techniques dans un tout organique, qui oriente, canalise et unifie les éléments, personnalise le citoyen à mobiliser, non pas comme objet mais comme sujet de son développement. Mais comme, dans sa formation, le cadre met son point d'honneur à se laisser assimiler par la «Société de la Connaissance»; comme ce même cadre accepte volontiers, sans le dire, le fait que sa société est une table rase, qui, auparavant, n’a rien pensé, rien senti, rien écrit; que la même société a été un néant au fond de l'abîme, qui ne savait qu'implorer et recevoir, une cire molle, il se voit alors obligé d'être un consommateur insatiable des systèmes que lui offre la «Société de la Connaissance». Et l’affaire est dans le sac.

Un tel malaise ne peut pas être guéri d'un coup de baguette magique ; il faudra du temps. C'est la structure même de la conscience de l’intégration humaine, qui a été quelque peu ébranlée. Un chaos intérieur et une anarchie anthropologique ont envahi les cerveaux. Un brouillard s’y est tissé en rendant l’homme las à s’engager. En ce cas, même la «Société de la Connaissance» ne pourrait pas tirer grand-chose d’un tel homme, même pour des échanges commerciaux, si ces derniers se veulent dignes d’un monde civilisé.

3. La situation actuelle à l’ère des ONGs

Après les indépendances, la «Société de la Connaissance», a mis au point l’assistance technique, d’Etat à Etat. Toutefois, les résultats escomptés n’ont pas pu être obtenus. Entre autres, à cause de la dépersonnalisation liée à la conscience assimilée. Cette dépersonnalisation a engendré l’incapacité de créer et une volonté insatiable de recevoir. De plus, les disciples inconditionnels de la «Société de la Connaissance» fussent-ils locaux, ont continué à coloniser leurs congénères. D’où, une grande infériorisation des peuples et une perte radicale de la confiance en soi.

De la sorte, l’assistance technique n’étant plus suffisamment fiables, la «Société de la Connaissance» a mis au point le système des ONGs internationales. Ceux-ci, à l’école de la même «Société de la Connaissance», ont commencé en élaborant leurs projets internationaux à leur siège, en Occident. Bien entendu, des consultants étaient envoyés, pour mener quelques enquêtes. Mais celles-ci ne pouvaient, aboutir, qu’aux résultats des explorateurs du temps de la préparation de la colonisation. Des programmes étaient ainsi élaborés à l’insu des bénéficiaires; et projetés sur eux.

Aux bénéficiaires de se creuser les méninges pour adapter leurs besoins à la manne des ONGs. Certains s’ingénient même à se mettre à la chasse des projets élaborés ainsi au loin. Ils s’habituent à les flairer et inscrivent leurs programmes dans la ligne des donateurs. Ce qui réduit les acteurs locaux, à être des mendiants déguisés à l’affût des sources d’argent, incarnée par les ONGs internationales. Ces projets conçus ailleurs et bien loin du terrain; et projetés sur une population affamée, acquièrent ainsi force de loi. La conséquence, évidemment, c’est l’approfondissement de la déstructuration de la société; la poursuite toute naturelle, du déchirement des tissus sociaux; l’affaiblissement du leadership endogène, au profit du leadership des agents locaux de la «Société de la Connaissance». A l’époque de l’assistance technique, c’était des Etats-Patrons qui aidaient paternellement des Etats-Clients. Aujourd’hui, ce sont les ONGs internationales patronnes, qui patronnent réellement les organisations locales, obligées à se déstructurer parfois pour s’habiliter à tendre la main. La population est ainsi devenue, plus que jamais, la dinde de la farce.

De la sorte, ceux qui ont accès à la manne des représentants de la «Société de la Connaissance» acquièrent automatiquement un leadership qui ne peut que dominer la population, condamnée alors à tendre la main dans un climat de mendicité globale, progressivement créée depuis les indépendances, les guerres intestines aidant.

Il y a donc un défaut de fabrication, aujourd’hui comme hier. C’est l’assurance absolue de la «Société de la Connaissance», face au vide supposé et approfondi chez les bénéficiaires. Il y a réellement une nouvelle colonisation à dénoncer. Bien entendu, la pauvreté ambiante exige de l’aide. Mais comme l’aide ne fait qu’ouvrir les bouches et faire croiser les bras, elle est à revoir.

La solution c’est de renoncer à la prétention engendrée par la «Société de la Connaissance», de régenter le monde en s’inspirant du mythe du «je connais». Il y a aussi des connaissances et des génies à découvrir chez les bénéficiaires. Ce n’est pas parce que les populations sont pauvres, qu’il faut les présupposer bêtes et baignant dans une vacuité anthropologique. Il suffirait de pousser sincèrement et humblement les bénéficiaires à s’organiser de façon endogène pour voir leur colonne vertébrale se solidifier. Ils verront vite alors qu’ils sont capables de concevoir eux-mêmes leurs projets d’auto-développement. Il y a même un mauvais goût en l’air, quand les ONGs internationales viennent se poser comme concurrentes aux ONGs locales sans ressources. Ce combat à forces inégales infériorise encore plus ces dernières et les rende, encore plus, incapables de créer.

L’ethnographie de la pensée doit donc devenir une réelle anthropologie alternative, c’est-à-dire la science de l’homme qui vient, pour ainsi dire d’en bas et non pas toujours d’en haut, du haut de l’échelle de la «Société de la Connaissance», comme il en a toujours été depuis l’«ère victorienne». La vraie aide doit donc consister dans la promotion de la conscience citoyenne sur place. De plus, les chercheurs locaux devraient être promus au maximum pour qu’ils puissent, constamment et par eux-mêmes, passer du niveau des données apparentes au niveau des aspirations profondes de leurs congénères (1). C’est cela donner la parole aux bénéficiaires, victimes de l’assurance, voire de l’arrogance de la «Société de la Connaissance». C’est réellement un minimum que de favoriser les structures endogènes pour qu’elles pensent elles-mêmes leurs projets d’auto-développement, au lieu de se laisser déstructurer par la «Société de la Connaissance».

Conclusion

Les français ont motivé leur colonisation par un slogan: «la mission civilisatrice». Les anglais ont trouvé encore mieux, avec l’expression «White Man Burden» (Kipling). Toute cette imagination pour ennoblir la «Société de la Connaissance», dont l’ère victorienne était imbue.

Après les indépendances, l’assistance technique a remplacé la colonisation mais le terme «assistance » en dit long. Elle a été d’ailleurs vite remplacée, ici et là, par le terme «coopération», avec les mêmes connotations. Aujourd’hui, les ONGs internationales ont pris la place de cette assistance trop étatique, tout en gardant le même paternalisme. Les projets sont conçus à la Centrale avec des consultances, plus ou moins réelles sur place, chez les bénéficiaires. Et, ainsi ces projets sont projetés de loi sur ces derniers, en déstructurant souvent les tissus socio-anthropologiques endogènes.

Il faut donc inventer un autre système, qui donne réellement la parole aux bénéficiaires, pour que ceux-ci conçoivent eux-mêmes leurs propres projets. Du reste, certaines ONGs respectent ce principe du respect des personnes à aider. Si cette tendance pouvait se généraliser pour que les bénéficiaires soient eux-mêmes concepteurs de leur auto-développement; et cessent d’être honteusement à la traîne de la «Société de la Connaissance».

Articles of Adrian Ntabona on this issue

  • Approche axiologique du problème de la paix dans la Région des Grands-Lacs Africains, «Au Cœur de l’Afrique», Numéro spécial, 2001, 3-18.
  • -De la Parole-Patrimoine à l’image télévisuelle, «Au Cœur de l’Afrique», 2(1989), 104-122.
  • -Dynamique de l’évolution culturelle au Burundi, «Au Cœur de l’Afrique», 3 (1998), 439-455.
  • -Formation à la recherche de la vérité, prérequis d’une démarche vers l’acceptation mutuelle, «Au Cœur de l’Afrique», 1 (1996), 5-30.
  • -Heurs et malheurs de l’héritage culturel du Rwanda et du Burundi en matière de préservation de la paix, «Au Cœur de l’Afrique», 2-3 (1995), 345-386.
  • -Ibanga (engagement totalisant): une foi dans les immenses potentialités de l’intériorité humaine, «Au Cœur de l’Afrique», 1 (1993), 18-60.
  • -La guérison intérieure, voie obligée pour le retour à la vie au Burundi. Une approche à travers le langage, «Au Cœur de l’Afrique», 3-4 (2003), 221-242.
  • -L’éducation aux valeurs au Burundi, une impasse à conjurer,«Au Cœur de l’Afrique», 1 (1991), 29-44
  • -L’incontournable de demain, ce sera l’interculturation contextualisée, «Au Cœur de l’Afrique», 3-4 (2002), 285-304.
  • -Pour un passage par l’institution des Sages/Bashingantahe en vue du réenracinement de la vie sociopolitique au Burundi, «Au Cœur de l’Afrique», 1-2 (1998), 79-104.
  • -Pour un recours aux institutions des sages en vue de la résolution pacifique des conflits en Afrique, «Au Cœur de l’Afrique», 4 (1999), 385-404.
  • -Pour un troisième millénaire qui dépasse la globalisation monoculturaliste en vigueur de Charlemagne à nos jours, «Au Cœur de l’Afrique», 1 (2000), 11-17.
  • -Pour une interaction couplant guérison des mémoires et guérison du moi-profond, «Au Cœur de l’Afrique», 3-4 (2004), 327-360.
  • -Pour une rencontre interculturatrice entre l’oralité et l’audio-visuel en vue d’une meilleure communication avec la jeunesse aujourd’hui, «Au Cœur de l’Afrique», 1 (1997), 122-164.
  • -Recherche d’harmonie, gage de paix dans l’axiologie burundaise traditionnelle, «Au Cœur de l’Afrique», 2-3 (1999), 169-208.
  • -Recherche d’harmonie, gage de paix dans l’axiologie burundaise traditionnelle, «Au Cœur de l’Afrique», 2-3 (1999), 169-208.

Notes

* Pr Abbé Adrien NTABONA, Université du Burundi, Director Founder of CRID.

1 Cette expression «passer du niveau des données apparentes au niveau des aspirations profondes de la population» résume la vision du Centre de Recherches pour l’Inculturation et le Développement que je dirige depuis 1995; et qui a produit les publications reproduites au bas des pages du présent article pour appuyer les assertions faites dans le présent article. C’est donc un minimum que de donner résultat d’une longue recherche.